jeudi 24 février 2011

La roseraie Berlingot


















 Ça y est! J'ai trouvé le nom de la roseraie! Une roseraie doit avoir des étiquettes, un nom, et accessoirement des roses. Catherine nous a relié au site  Princesse-au petit-pois, où l'on peut découvrir un billet sur des berlingots à l'aspérule. Le rêve des jardiniers gourmands.
 J'ai compris à quoi me faisait penser notre choix de rosiers de la roseraie. A des berlingots de fruits rouges bien sur...
J'ai ,et depuis longtemps,  un gout bizarre pour les roses panachées ( pas toutes). Je trouvais ce gout un peu mauvais, voire politiquement incorrect dans le monde élégant des roses simples et blanches . Je pensais donc "aquarelle  botanique", ou " robe de soie Impératrice Eugenie", pour valoriser mon choix, un peu comme on nomme "Beige Cachemire" un beige plus proche du sable de chantier que du  lainage luxueux. Bref ,je biaisais, j'ai mes petits snobismes personnels.
Et voilà que le berlingot résout tout,  la roseraie Berlingot, c'est chic, pas trop, tout à fait charmant, et je suis sure qu'on doit trouver des berlingots " Variegata di Bologna",ou  "Honorine de Brabant" . Ah, ma vie est compliquée, voilà un grave problème réglé en beauté.
Je remercierai qui-de-droit en lui offrant un bouquet de roses à peindre.

Un site tout à fait intéressant sur les couleurs:  Pourpre.
On peut,  entre autres plaisirs,  y proposer des noms de couleur dans le dictionnaire imaginaire. Par exemple:
  Un Yan inspiré, mais pas trop, propose: 
Aléin: (latin alea: hasard) (qualificatif). Dont la teinte est indéfinissable, dont on ne se souvient plus.
Ma femme a acheté une robe d'un rouge... euh... aléin.

Pierres qui dansent

Ph. Fontaine.Atelier 1992. Pierres peintes, métal, béton.

















Tri de photos, encore. Celle-là a été prise dans l'atelier de St Nolff. Des pierres du jardin , peintes, hissées sur de frêles tiges de métal. Un  très précaire équilibre  révélé par un courant d'air, ou un petit geste en passant: les pierres se balancent tranquillement, elles ont les pieds sur terre.
Sylvie Giron, danseuse  et chorégraphe ( et amie que j'embrasse) avait créé une pièce autour de l'une de ces sculptures,( Plupart du Temps, Quartz - Brest, 1998). C'était un très joli moment.

dimanche 20 février 2011

Drôle de genre















Petit tour hier dans le Perche. Dernier jour de la  manifestation "Une fleur en hiver", à la pépinière Ellebore chez Nadine Albouy et Christian Geoffroy.
C'est presque un petit rituel, chaque année on passe un long moment à choisir notre ellébore parmi toutes les beautés qui sont  présentées ces jours-là.
Quand on est courageux, on offre notre plante à des amis (  c'est aussi joli qu'une bouteille et moins périssable  que des bonbons ).Parfois  on  oublie les amis, et on adopte la belle. On a ainsi au jardin quelques Helleborus x hybridus ( photos) pourpres, blanches, roses, une Helleborus argutifolius à fleurs vertes, et une helleborus x sternii  aux fleurs vertes ombrées de rose.

Je parle d'une ellébore, mais en fait je devrais dire  un ellébore,  l'hellébore est masculin. Et  a deux orthographes autorisées, sans parler de celle de la nomenclature  botanique. De toutes façons, les fleurs de hellébore sont hermaphrodites, donc elles se moquent du genre qu'on leur donne. Et quand on a des pétales  qui ne sont pas des pétales, mais des "sépales pétaloïdes", (les "vrais" pétales sont minuscules, collés contres les étamines) , on ne fait pas de manières.
 Fin de la rubrique Professeur Jesaispresquetout.

Il y avait également Chez Nadine et Christian, une toute nouvelle pépinière, joliment appelée "Sous un Arbre Perché". C'est  prometteur, très sympathique, avec de très intéressantes collections annoncées ( Hydrangeas,  Viburnum...)
Alors rendez-vous à Courson peut être, et aux prochaines "Journées Pivoines" chez Ellebore ( 15 et 16avril)

Le temps était gris, l'humeur celle des jours sans pain, mais certains moments ont le goût d'une madeleine.

samedi 12 février 2011

l'iris et l'irone

































Oud, Attar de rose , la Chasse aux papillons, Cuir de russie, Petite Chérie, Bourgeon de cassis, Petitgrain, Iris Ganache, Vétiver d'hiver, Coumarine, Tonka... tous ces mots m'ont fait rêver tout l'hiver.
C'est de parfum qu'il s'agit. De matières premières, ou de grands parfums. Je cours les blogs, j'apprends un tas de vocabulaire, je lis des analyses et critiques en constatant que les parfums sont affaire de sens bien sur, mais aussi de mémoire et surtout de culture. Je sens, hume, respire, renifle jusqu'à l' écœurement quelques échantillons  pour repérer , sans grand succès,  les notes hespéridées, les notes Chyprées, les ambrées...
Je vais, je crois tout oublier, forcement! Je continuerai sans doute  à dire dans le jardin que certaines de nos roses sentent la carotte, d'autre le citron. Que l'aspérule sent le foin séché, et le weigelia rouge  chauffé au soleil  le chocolat. Tout de même j'apprends un peu.
Et je passe aux travaux pratiques:
Les iris sont une des matières premières utilisées par les parfumeurs. J'ai bien repéré que nos gros Iris Germanica   ont , pour certains, des fleurs très parfumées: chocolat, réglisse, anis,  citron...(1)
J'ai aussi bien repéré que le brave Iris Gigot ( Iris foetidissima) qui se resème un peu partout, émet une étrange odeur quand on froisse ses belle feuilles luisantes: Ca sent la viande grillée, fort, la bonne cuisine.
Et bien , l'iris des parfumeurs ne vient pas de là.  Ce serait bien trop simple.
On met à sécher le rhizome de l'iris ( l'equivalent de la racine), pendant 3 ans au moins! Et là , merveille des merveilles , le rhizome se met à sentir, c'est l'irone des parfumeurs, classée dans les poudrées...
 Je ne pouvais pas laisser passer ça. J'ai sacrifié quelques iris, j'ai pelé les rhizomes  ( à peu près aussi drôle que peler un topinambour cru) . Je les ai coupés en rondelles, et mis à sécher dans la chaufferie (en espérant reproduire les températures marocaines ou florentines des producteurs...). Rendez vous dans 3 ans.

Je vais sentir ma récolte toutes les semaines depuis un mois.  On dirait de petits os. Je me persuade que "ça sent déjà". Pour l'instant, je crois que ça sent  la terre .

Ajout du 26 février:  Maintenant ,ça sent le tabac, et un peu la violette.
Ajout du 12 février 2012, soit un an après: Rien de neuf... j'attends.
Ajout du 30juillet,2013: Rien de plus.  J'attends encore

 (1) Voir sur ce site la très grande gamme de parfum dans la très grande gamme d'iris germanica!

jeudi 10 février 2011

Honorine et Gros Provins

















La roseraie avance, à grands coups d'étiquettes.
Comme  pour l'instant les rosiers ressemblent à de petits crayons, on leur soutient le moral avec de grandes étiquettes. Philippe a débité des restes de ganivelles, c'est du châtaignier, ça ne craint ni l'eau ni les bêtes.  Coupées en tronçons  de 30 ou 40 cm , épointées, un peu poncées, je n'ai plus eu qu' écrire les noms des roses. Et à les  piquer devant les rosiers;
Maintenant on visite notre jardin d'étiquettes .  On peut lire sans s'aplatir au sol, c'est à dire en gardant toute la dignité que réclame la visite d'une roseraie.
Je ne sais pas si on en aura autant de plaisir ensuite, mais j'adore ce stade là. Des promesses de roses ...

mercredi 9 février 2011

Petits rouges
















Des fleurs! Il commence a en avoir pas mal au jardin ces temps ci. Et certaines ne lésinent pas sur la couleur.
Elles sont tellement petites, il faut bien qu'elle se fassent remarquer un peu. Si peu!
En haut une fleur d'orme ( Ulmus campestre). De loin l'arbre en est tout coloré.
Au milieu, une fleur femelle de noisetier ( Corylus avellana). Un petit toupet  de stigmates (une partie du pistil) rouges.Les chatons  bien connus sont les fleurs mâles.
En bas , une fleur mâle de Parrotia Persica: ce sont les anthères ( une partie de l'étamine)  de la fleur qui sont rouge-écarlate.
Je n'ai jamais repéré les fleurs femelles du Parrotia.

jeudi 3 février 2011

Thé ou café? Macarons ou ammonites?
































J'ai pour habitude, quand je conçois un projet de jardin, de m'entourer, mentalement, de toutes sortes d'accessoires qui accompagnent mes réflexions, soutiennent mes décisions, et  apportent  aussi une légèreté qui m'est indispensable pour garder une petite distance dans ce travail. Je n'aime pas la sacralisation des choses, en tous cas pas quand il s'agit de  mes projets de jardin.
L'accessoire est souvent une plante bien sur, parfois un oiseau , un insecte  rencontré sur le site, une lumière, ou un caillou . Ou une collection de fossiles... Les ammonites du jardin de Christine  et Jean Claude G. ont beaucoup participé à leur projet.
Parfois il s'agit aussi d'un écho à la  longue conversation initiale que j'ai avec mes clients. La boite de macarons au ruban rouge est celle d'un tout petit jardin parisien. Il s'agit d'un très joli hôtel.  De mots en mots, de pensées gourmandes en petits-déjeuners délicats et parfumés, les macarons ont été présents tous les jours du projet.  Le jardin sera très simple, des treillages sombres, des roses lumineuses, et le parfum des chèvrefeuilles. Sage, un petit jardin parisien comme les gens aiment à le raconter.. Et pour faire pétiller tout ça, des fauteuils et des tables aux couleurs de macarons, gaies, joyeuses, gourmandes... Il fallait donc bien une couverture de carnet en boite de macarons...
 Que mes gentils clients soient remerciés de la confiance qu'ils m'accordent .

Les plumes, Hermès, et la "Géante Carotte"



















Deux sculptures. Cuir, fils de cuivre. H env. 1,70m



















Comment se font les choses... Un dessin de plumes, une très chic lampe Hermès qui,  perdant son abat-jour empesé de 20 ans de poussières s'est retrouvé soudainement habillée d'une parure de plumes, précaire et provisoire, et les deux sculptures de cuir de l'étage. L'une d'elle a été nommé par un petit garçon intrigué "la géante carotte". Le nom est resté.

Pour Nicolas, le petit garçon d'il y a 10 ans.